1. Le personnage

Choisissez un peuple parmi ceux existants vers la fin du Troisième Âge avant la Guerre de l’Anneau (Gondorien de Minas Tirith, Elfe de Lórien, Uruk du Mordor, etc.). Visitez la section « Vivre en Terre du Milieu« . Pensez à tenir compte de votre apparence, elle pourra orienter votre choix.

Choisissez un rôle en son sein (métier, classe sociale, etc.). Imaginez l’histoire du personnage. Par exemple : son origine, celle de ces parents, le contexte de son éducation, etc. (Pensez à être cohérent entre le rôle choisi et vos moyens financiers réels, plus la classe de votre personnage est elevée ou plus celui-ci est connu et plus vous aurez besoin d’équipement riche et fidèle et donc cher.)

2. Sources

Recherchez dans les textes les éléments pouvant correspondre au peuple et ainsi qu’au rôle. Pensez à vérifier les recherches déjà référencées sur le forum. Ces éléments trouvés sont prioritaires dans la sélection de votre équipement. Notez tout ces éléments et leurs références (citation, contexte, ouvrage).

Dans le cas d’éléments manquants dans l’équipement non décrits dans les textes, se reporter au peuple réel le plus proche des descriptions (par rapport au contexte géographique, à l’environnement, à la morphologie décrite, aux coutumes et symboles) ou décrit par J.R.R. Tolkien comme étant source d’inspiration. Notez tout ces éléments et leurs références (citation, contexte, ouvrage).

3. Préparation

Réfléchissez tout d’abord à votre costume civil ainsi que tout votre équipement usuel (couverts, linge, etc.). Ensuite seulement, envisagez l’équipement militaire si votre personnage est un combattant, en commençant par les protections avant tout. Votre personnage n’est pas seulement un combattant, il vit, boit, mange et dort avant cela.

Aidez vous des silhouettes fournies pour réaliser des croquis pour une meilleure visualisation d’ensemble.

Faites valider votre idée globale par le Conseil Blanc en expliquant vos déductions et choix à partir des textes et des peuples d’inspiration utilisés, et en indiquant les références de ces sources. Ceci permet de s’assurer que vous êtes dans la bonne direction.

4. Réalisation

Produisez une fiche de personnage sur le forum récapitulant les divers éléments composant le costume et l’équipement. Notez tous les éléments possibles de manière synthétique afin de pouvoir facilement retracer la démarche et votre réflexion. Cette fiche sera complétée au fur et à mesure de votre avancée dans la réalisation de votre personnage. Vous pourrez y ajouter des photos de vos possessions et de votre costume en vue d’ensemble.

Avant vos acquisitions ou conceptions, si possible réunissez le plus d’éléments d’informations sur l’objet souhaité et soumettez-le à l’avis du Conseil Blanc. Celui-ci vous permettra de vous assurer que votre investissement est valable suivant les différentes contraintes : « historicité » (éviter les « anachronismes » flagrants comme les textiles synthétiques trop modernes afin d’être le plus crédible possible), respect de l’œuvre (pas de contradiction avec le travail de Tolkien), cohérence (vis à vis des choix des autres participants d’un même peuple, si des choix précédents ont déjà eu lieu) et enfin la sécurité.

De préférence, faites vos acquisitions dans l’ordre de priorité suivant :

  • Tenue civile pour la vie courante (tunique, pantalon, manteau, etc.), pensez à pouvoir supporter le chaud comme le froid.
  • Les couverts pour manger (assiette, couteau, gobelet, etc.).
  • Accessoires et équipement de la vie courante (lanterne, gourde, couvertures, bourse, besace, torchon, etc.).
  • Si vous êtes combattant, les protections de combat puis armement : la sécurité d’abord.
  • Si possible une tente. Étant donné le coût, organisez vous avec d’autres personnages de votre peuple pour partager le logis.

Exemple de fiche de personnage

Baranor

baranor

Apparence :
1m80, 68 kg, cheveux courts et foncés, yeux noirs, barbe occasionnelle.

Background :
Encore assez indécis. Quelques grandes lignes : Baranor (1) est né aux alentours de l’an 3000 du Troisième Âge. Son père descend d’une famille de propriétaires terriens de Lossarnach; il a épousé la mère de Baranor (issue de la petite noblesse de Minas Tirith, de sang principalement númenóréen) (2) en secondes noces, après avoir perdu sa première femme, qui lui avait donné Sador, avec qui Baranor a été élevé jusqu’au départ de celui-ci en Ithilien. Au moment de la guerre de l’Anneau, Baranor a donc une vingtaine d’années, et quelque fait d’armes lui a valu un poste d’officier dans l’armée gondorienne.

Habit civil :

  • Chainse en lin gris*
  • Braies en lin gris*
  • Chausses en ramie noires
  • +À venir : tunique de dessus noire ou bleue, bliaut noir et blanc. (3)
  • Cape en laine noire (3)
  • Bottes (4)
  • +À venir : chaussures type XIIIe siècle. (4)
  • Ceinture en cuir noir (5), boucle en étain.*

Équipement civil :

  • Une assiette et une écuelle en bois tourné, non vernis. (6)
  • Plusieurs cuillers en bois, non vernies, dont une grande pour le service. (6)
  • Une coupe en métal argenté*
  • Un couteau et son un étui en cuir repoussé (7)
  • Une chopine et un pichet en terre cuite vernis de vert, XV et XIVe siècles respectivement (6)
  • Une lanterne de type médiéval en fer et lamelles de corne
  • Un briquet à silex en fer forgé

Habit militaire :

  • Surcot noir, orné d’un arbre blanc (8 )
  • Gambison noir lourd, en coton et laine*
  • Haubergeon riveté en acier non galvanisé*
  • Casque simple en acier* (9)
  • Canons d’avant-bras en acier (10)

Équipement militaire :

  • Épée à une main (11)
  • Fourreau et baudrier
  • +À venir : lance
  • +À venir : épée courte/dague (12)
  • Bouclier type gondorien (13)

* Les éléments marqués d’un astérisque sont voués à être modifiés ou remplacés.
– Dans le cas des vêtements et du gambison, il s’agit de se débarrasser des coutures machine et/ou du fil synthétique.
– Les éléments en métal, comme certaines boucles et ma coupe, seront remplacés, quand mes moyens le permettront, par de l’argent. Notons que ce n’est pas nécessaire tant que je n’ai que quatre ou cinq soldats sous mes ordres.
– Le haubergeon sera, sur le long terme, remplacé par un haubert complet riveté de façon plus historique que mon haubergeon.
– Le casque, quant à lui, sera remplacé par le modèle choisi pour le Gondor (cf. infra).

Notes :
Ces notes peuvent sembler horriblement ennuyeuses à lire. Elles sont là pour essayer de présenter mes sources et ma démarche leur lecture est donc largement optionnelle. J’ai cité mes sources en donnant l’abréviation du titre de l’ouvrage dont elles sont extraites et la page de celui-ci.

    Abréviations employées :
  • FR – The Fellowship of the Ring
  • TT – The Two Towers
  • RK – The Return of the King
  • UT – Unfinished Tales

 

Les pages se réfèrent aux éditions 2002 en trois tomes de The Lord of the Rings par Harper Collins pour FR, TT et RK, et pour UT à l’édition paperback de 1998 de la même maison.

  1. Le choix du nom : Il est d’abord esthétique. Le premier Baranor était le fils cadet de Bëor l’Ancien ; on trouve souvent chez les Gondoriens des noms repris du Premier Âge, et c’est d’ailleurs le cas de Baranor, qui était le père de Beregond de la Garde (et d’ailleurs probablement originaire de Lossarnach, tout comme le père de mon personnage).
  2. Le choix du background : J’ai tâché de procurer à ce personnage des origines assez nobles pour pouvoir aspirer à un bon poste dans l’armée, tout en essayant de rester sobre. L’origine du père est là pour justifier mes yeux noirs et ma peau plus brune que le standard númenóréen : « shorter and somewhat swarthier than any men that Pippin had yet seen in Gondor » [Ils [Les hommes de Lossarnach] étaient plus petits et quelque peu plus basanés qu’aucun homme de ceux que Pippin avait encore vus au Gondor] (RK 36).
  3. Le costume civil est largement inspiré par la mode du XIIIe siècle. Dans la lettre 211 des Letters, Tolkien évoquait le costume porté en Terre du Milieu en se référant à des illustrations de Pauline Baynes pour Farmer Gilles of Ham. Ces illustrations sont faites dans un style assez médiéval, avec quelques écarts toutefois, mais montrent effectivement un costume civil assez clairement XIIIe. Le choix des couleurs, assez sobres, et la présence abondante du noir, s’inspirent des descriptions par Tolkien des habits des Gardes de la Citadelle.
  4. Les bottes ne sont certes pas en vogue dans le XIIIe siècle occidental, mais la seule source que j’aie trouvée pour le ce qui concerne les pieds est une description de Boromir : « He was cloaked and booted as if for a journey on horseback » [Il portait une cape et des bottes comme pour un long voyage à cheval] (FR 314). Cette mention du cheval peut laisser entendre que les bottes ne sont pas la chaussure civile par défaut. Cela semblerait assez logique et c’est pourquoi je compte faire l’acquisition de chaussures type XIIIe siècle.
  5. Quoique le cuir noir ne soit pas historiquement attesté en occident au Moyen-Âge, Tolkien fournit une source claire à ce sujet : « Black were the sheath and belt with clasps of silver » [Noirs étaient le fourreau et la ceinture, avec des boucles d’argent] (UT 36).
  6. La vaisselle que l’on trouve à Henneth Annûn constitue ma source principale pour ce qui est du manger : « This was plain and unadorned for the most part, but all fairly made: round platters, bowls and dishes of glazed brown clay or turned box-wood, smooth and clean. Here and there was a cup or basin of polished bronze; and a goblet of silver was set by the Captain’s seat in the middle of the inmost table. » [Elle [la vaisselle] était majoritairement unie et sans decoration, mais tout était fait avec beauté : des plats ronds en argile brune vernie ou en buis tourné, lisse et propre. Çà et là se trouvait une coupe ou un bol en bronze poli ; et un gobelet d’argent était placé à la place du Capitaine au milieu de la table la plus au centre.] (TT 350). Ma potterie est verte et non brune, et mon pichet est en outre décoré. Cependant, cet écart avec la vaisselle des Rangers peut s’expliquer par le caractère austère de Henneth Annûn, qui n’est probablement pas aussi présent à la Cité.
  7. L’étui, comme le couteau, sont d’une forme simple et inspirée de modèles du bas Moyen-Âge. Les motifs de l’étui sont tous directement adaptés de deux dessins de Tolkien représentant des tapis númenóréens.
  8. Ce surcot fait partie de l’uniforme gondorien. Cet uniforme n’est mentionné que chez les compagnies de la Citadelle. Elles constituent pourtant la seule source que nous ayons quant à l’armée du Gondor, et elles ont donc été adaptées au mieux à l’usage d’une armée constituée de plusieurs milliers d’hommes (alors que les Gardes de la Citadelle sont autrement moins nombreux). L’arbre est utilisé seul, sans couronne ni étoiles -ces éléments n’étant présents que chez les Gardes devant la Cour de la Fontaine. Dans la source qui mentionne un arbre seul, celui-ci est brodé au fil d’argent. Ce procédé est peu adapté à une armée nombreuse, et la peinture blanche lui a été préférée.
  9. La question du casque est particulièrement épineuse. Les sources dont je dispose se rejoignent toutes sur une forme ogivale, et des casques forgés d’une pièce, à l’exception d’une seule, qui présente un casque en lamelles d’acier et de cuir, dont la forme évoque celle d’un coquillage spiralé. Cet exemple atypique et unique en son genre possède, en outre, un nasal et un couvre-nuque. La plupart des sources présentent également des paragnathides. Le messager Hirgon, qui porte la flèche rouge à Théoden, porte une étoile d’argent à l’avant du casque, tout comme Pippin. Le modèle que j’ai conçu s’appuie sur toutes ces sources: la forme ogivale omniprésente y est marquée, il possède des paragnathides aux ornementations simples, rappelant les ailes des casques de la Citadelle, un couvre-nuque pour compléter leur protection à l’arrière de la tête, mais pas de nasal (celui-ci étant vraiment marginal dans les sources). Enfin, il porte une étoile d’argent à l’avant.
  10. Imrahil en porte aux Champs du Pelennor: « he held the bright-burnished vambrace that was upon his arm » [Il tint le canon d’avant-bras brillamment poli [qu’il portait au bras…] (RK 135). L’usage de telles pièces d’armure est vraisemblable chez les gradés de l’armée gondorienne.
  11. Le choix de mon épée tient bien entendu de l’esthétique, avec son pommeau en goutte d’eau qui s’harmonise bien au casque et au bouclier. La forme générale, en revanche, s’appuie sur des sources assez claires. Dans l’iconographie, on trouve plusieurs exemples d’épées longues à une main de type occidental médiéval. Hormis des épées de type plus primitif, de genre plutôt viking, il s’agit d’ailleurs des seules à être représentées dans l’iconographie. Les textes, quant à eux, ne font mention que d’épées à une main. Pour étayer mon choix, citons une description de l’épée de Boromir : « Boromir had a long sword, in fashion like Andúril but of less lineage » [Boromir avait aussi une longue épée, de la meme sorte qu’Andúril, mais au moindre lignage] (FR 366).
  12. D’après une arme portée par Isildur aux Champs d’Iris: « This was of a kind called eket: a short stabbing sword with a broad blade, pointed and two-edged, from a foot to one and a half feet long. » [Celle-ci [épée courte] était d’une sorte nommée eket: une épée courte d’estoc avec une large lame, pointue et à double-tranchant, d’un pied à un pied et demi de long] (UT 368).
  13. Aucune mention n’est faite, à ma connaissance, de la forme des boucliers en usage au Gondor au Troisième Âge. Son choix était donc difficile et risqué. J’ai trouvé quelques inspirations dans plusieurs descriptions. D’abord, dans la compagnie des gardes de Fer de Gondolin : « …the lines of the Iron guards that stood behind the Gate; black were their mantles and their mail and long shields and their faces were masked with visors bearing each an eagle’s beak » […les lignes des gardes de Fer qui se tenaient derrière la Porte; noirs étaient leurs manteaux et leurs mailles et leurs longs boucliers, et leurs visages étaient masqués d’une visière dont chacune portrait un bec d’aigle] (UT 64). On note une certaine similitude esthétique entre ces gardes et ceux de la citadelle : ils sont vêtus de noir et leurs casques présentent des évocations d’oiseaux. Continuer l’analogie par des « longs boucliers » me paraissait envisageable. D’ailleurs, ce n’est pas la seule source dans les Unfinished Tales qui évoque un long bouclier. Celui de Vanyamar est ainsi décrit : « But the shield was of a shape strange to Tuor’s eyes, for it was long et tapering » [Mais le bouclier était d’une forme étrange aux yeux de Tuor, car il était long et fuselé] (UT 36). Le cintrage du bouclier gondorien, en plus d’être vraisemblable au vu de ses cousins historiques, peut être déduit de cette description. Enfin, on trouve parmi les illustrations de Tolkien un dessin d’un guerrier qui affronte un dragon. Il porte un haubergeon, un casque ailé ou à cornes, un bouclier d’une forme relativement proche de celle que j’ai choisie, et manie une lance. J’y ai aussi trouvé une certaine inspiration.